Aïssa Maïga

Née à Dakar, elle a grandi à Paris mais comprend parfaitement ce qu’a pu vivre la famille de l’artiste Kamini en arrivant en 1973 en pleine campagne française. Dans Bienvenue à Marly-Gomont, elle interprète à merveille la mère de Kamini et délivre un message touchant et drôle sur le choc des cultures.

Quel est le cinéma qui vous séduit ?
Il y a des duos qui marchent toujours : Klapisch-Duris, par exemple. J’aimerais bien voir l’un de leurs prochains opus, qui traiterait de l’entrée dans le troisième âge, avec l’humour de Cédric, la gouaille de Romain, grisonnant, dans deux ou trois décennies. J’aimerais bien voir ça !

La dernière fois que vous avez un peu « arrangé l’histoire », c’était à quel sujet ?
Adolescente, j’étais ce qu’on appelle une fieffée menteuse, dans le genre arracheuse de dents, un aplomb pas possible ! Aujourd’hui, je suis incapable de raconter des cracks. Mon surmoi a enfin pris le dessus !

La dernière fois que vous avez accepté le compromis, c’était à votre avantage ou pas ?
Je n’ai pas vraiment le sens du sacrifice.

Dans quel secteur devez-vous faire des efforts ?
Franchement ? Je pourrais devenir plus patiente, moins gourmande, plus ponctuelle, moins dépensière, plus constante, moins « insecure », plus rigoureuse, moins rêveuse, plus prévoyante [liste non exhaustive]…

Racontez-nous un moment que vous évitez de raconter ?
Un jour, sur le film de Philippe Lioret, Je vais bien, ne t’en fais pas, je suis arrivée en ayant appris un texte qui avait été supprimé. Évidemment, je n’avais pas réalisé mon erreur et j’avais fait les choses consciencieusement. Il fallait voir la tête de l’équipe ! Et surtout celle de Philippe. N’ayant pas percuté, je ne voyais absolument pas le problème, J’ai donc insisté, en soutenant mordicus que c’était le bon texte, puisque j’en étais persuadée. Les faits sont têtus. Lorsqu’ils m’ont été rappelés, cela a fini par me revenir… Ce n’est pas vraiment un four, mais un petit moment de solitude quand j’ai réalisé mon erreur et que toute l’équipe a dû attendre que j’apprenne le bon texte.

Récemment, une info ou un petit événement qui a attiré votre attention malgré vous ?
J’ai lu le direct du procès de Nabilla sur l’application Libération. Si cela, ce n’est pas honteux ! Je ne mangerai plus de ce pain-là.

Un moment particulier où vous avez été cash ?
La dernière fois que j’ai dû révéler un lourd secret de famille. Certains ont eu les oreilles qui ont saigné. Aucun regret.

Le casting idéal d’un dîner improbable, c’est avec qui et pour quelles raisons ?
Mon père, parti trop tôt. Lorsque je le « rêve », il a toujours le sourire, c’était un être solaire et loquace. Je nous imagine bien avec Olympe de Gouges, cette dramaturge révolutionnaire abolitionniste. Mon père était un vrai militant des droits des femmes. Je pense qu’ils se seraient très bien entendus. Tous les trois, on pourrait convier Alain Chabat, car en plus d’être très drôle, il est aussi très bon public et ouvert. J’imagine un repas bien généreux et détendu, auquel pourrait s’ajouter Lauryn Hill, et là on partirait en jam session. Et aussi John Cassavetes et Gena Rowlands, car ils doivent se manquer, ces deux-là. Plus des potes, mes enfants, mon chéri. Et yallah, jusqu’au bout de la nuit !

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