Alexandre Mars

Serial entrepreneur, pendant plus de quinze ans, Alexandre Mars montait et vendait des entreprises dans les secteurs du business et de la technologie. En 2014, il raccroche et crée la Fondation Epic, une passerelle qui récolte des dons, pour ensuite les redistribuer aux associations
humanitaires. Rencontre avec celui que l’on surnomme le « Bill Gates français » .

Sophie d’Aulan

Quel a été votre premier job ?
Promoteur de concerts, j’organisais des concerts dans les lycées. J’étais mineur, alors j’ai monté une association de loi 1901. Puis j’ai créé ma deuxième entreprise à vingt-deux ans, A2X, une des premières agences interactives. En parallèle, j’étudiais à HEC et à Dauphine.

Votre premier poste à responsabilité ?
Délégué de ma classe, j’avais douze ans. Je faisais l’interface avec les professeurs et l’administration, j’aimais défendre les cas compliqués.

Quel est le premier conseil professionnel que vous ayez reçu ? De qui ?
J’ai été sensible au conseil de Matt Bannick, patron d’Omidyar Network, qui m’a dit de bien réfléchir à mon véritable impact, comment optimiser mes compétences en les mettant au bon endroit, là où vous pouvez servir le plus grand nombre. Un entrepreneur fonce sans se poser trop de questions et se nourrit des conseils des autres.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez gagné votre premier million ?
Cela représentait le début de la liberté. Dès l’adolescence, je voulais protéger ceux qui avaient besoin d’aide. Pour ce faire, j’ai rapidement compris qu’il me faudrait des ressources financières suffisantes.

Votre première fierté en tant qu’homme et patron ?
La naissance de mes trois enfants, trois moments de nirvana et de fierté d’Homme avec un grand H. En tant que patron, le lien que j’ai su créer avec mes équipes. Surtout lorsque mes anciens collaborateurs m’envoient des messages cinq ou dix ans après, en me manifestant un véritable attachement.

La première start-up dans laquelle vous avez investi ?
Ukibi, une sorte de linkedin avant l’heure, fondée par un entrepreneur génial [Huy Nguyen Trieu] qui cartonne en ce moment dans le domaine de la Fin Tech. Aujourd’hui, je continue à être fortement impliqué dans l’industrie de la tech au niveau mondial. Je poursuis en effet mes investissements dans des start-up high-tech telles que Spotify, Pinterest ou encore BlaBlaCar par le biais de mon family office Blisce. Ce sont donc les revenus de ce fonds qui me permettent d’investir dans la Fondation Epic et d’avoir un modèle pur à proposer aux donateurs : je ne prends aucune commission sur les donations, je paie les frais de structure et d’opération.

Votre premier conseil d’administration ?
À quinze ans, lorsque 1 000 autres collégiens ont voté pour moi afin de les représenter auprès du conseil d’administration de mon collège.

Votre première récompense professionnelle ?
Les 1 500 spectateurs qui ont assisté au premier concert que j’ai organisé au lycée Florent-Schmitt à Saint-Cloud. Je me suis retrouvé avec mes équipes à 1 heure du matin pour débriefer, je découvrais l’entreprenariat à dix-sept ans et je me disais que c’était incroyable !

Votre première émotion en tant que philanthrope ?
Lorsque je constate l’impact de notre travail sur le terrain auprès des bénéficiaires. Avec mon équipe, nous sortons de ces rencontres avec les larmes aux yeux…

Lorsqu’on évoque la philanthropie, quel est le premier nom qui vous vient à l’esprit ?
Bill et Melinda Gates, ce sont les étendards de la philanthropie. J’ai un immense respect pour eux. J’ai eu la chance de rencontrer Bill, il a lancé The Giving Pledge avec Warren Buffett, dont le principe est de donner au moins la moitié de sa fortune. Une autre figure inspirante de la philanthropie est Bill Drayton, fondateur d’Ashoka, premier réseau d’entrepreneurs sociaux. C’est l’un des partenaires d’Epic. J’échange régulièrement avec lui, c’est un passionné.

Existe-t-il aujourd’hui une philanthropie 2.0 ?
Celle que j’ai créée au travers de ma Fondation Epic. J’ambitionne de bouleverser le secteur de la philanthropie en alliant technologie et partenariats autour d’une équipe extraordinaire, animée par la volonté d’améliorer les conditions de vie des enfants.

Epic propose d’aider une trentaine d’ONG ou d’entreprises sociales. Sur quels critères sont-elles retenues ?
D’abord, la cause défendue. Celle de l’enfance et de la jeunesse me tient le plus à cœur. Nous travaillons avec une centaine de partenaires. Nous avons ainsi reçu en début d’année le dossier de plus de 1 900 organisations sociales et nous avons passé plus de six mois à les examiner, selon 45 critères allant de la qualité du management à l’impact social, en passant par le soin porté aux documents financiers. Nous visitons tous les finalistes, où qu’ils se trouvent dans le monde. Environ 1 % des dossiers reçus seront retenus.

Pourquoi avoir appelé Epic votre Fondation ?
Pour moi, Epic c’est très symbolique et romanesque, j’imagine une chevauchée vers l’Ouest, une aventure, un combat pas toujours facile à livrer, mais dont nous allons sortir vainqueurs !

Votre premier jour à la Fondation Epic ?
Chez moi à Brooklyn, dans ma maison, on a commencé un peu comme toutes les start-up : chez le fondateur.

Pourquoi voulez-vous changer le monde ?
Je me sens incarné par les autres ; à six ans, j’étais déjà chef de bande. C’est aussi une nécessité et nous avons les moyens collectivement de changer le monde. Epic est une sorte de courroie de transmission, une étincelle. Nous sommes également influencés par nos proches. J’ai la chance que ma mère soit très altruiste, ma femme est partie en Inde juste après ses études travailler pour Mère Teresa. Elles m’ont évidemment inspiré dans mon engagement !

Quels sont vos prochains défis pour Epic ?
Pousser les entreprises à donner un pourcentage de leurs profits, c’est un défi majeur. Nous allons lancer également la plateforme retail (B to C) qui s’appellera epic.gives car nous voulons démocratiser l’acte de donner.

Votre citation préférée dans le business ?
100 % des gagnants ont tenté leur chance !

Quelle est la première de vos dernières tâches à accomplir sur cette Terre ?
Ramener les jeux Olympiques à Paris en 2024. C’est la mission que nous avons avec l’excellente équipe du comité Paris2024.

5_25_2015_Laos

Nous pouvons le voir ici en Ouganda en 2015

6_11_2015_Kampala

Au Laos toujours en 2015

5_21_2015_Mumbai

En Inde en 2016, dans le cadre de la phase finale de sélection des ONG.

 

Partager cet article

A lire aussi
tea time ladurée

L’heure du thé chez Ladurée

Au cœur de son écrin restauré des Champs-Elysées, Ladurée dévoile un savoir-faire maîtrisé pour un tea time à la française dans un décor à l’esprit historique.

body float

On a testé pour vous le body float

Les meetings s’enchaînent, la frénésie urbaine n’est pas prête de s’arrêter (encore moins avec les beaux jours) et vous vous sentez déconnectés ? La rédaction a testé pour vous le body float, une expérience immersive où la gravité disparaît au profit d’un moment de méditation intense.