Grégory Fitoussi

Héros des séries françaises Les Hommes de l’ombre et Engrenages, il cartonne également en Grande-Bretagne et vient de faire la couverture du prestigieux Sunday Times grâce à ses performances dans Mr. Selfridge et Beowulf. Rencontre avec un acteur plein de charme qui a envie de mettre aujourd’hui l’accent sur sa vie perso.

Aude Bernard-Treille

La dernière fois que vous avez « coupé la poire en deux », c’était à votre avantage ou pas ?
Le principe de couper la poire en deux, c’est justement que ce soit équitable pour chacun et d’avoir un échange équilibré. Sur un plateau, c’est important de faire des concessions et puis on peut aussi essayer d’imposer sa vision quand on est sûr qu’elle est bonne.

C’est « dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ». Un exemple probant dans le cinéma ?
Je suis retombé sur Le Dictateur de Chaplin et c’est excellent. Les vieux films n’ont parfois rien à envier aux nouveaux et ce sont souvent de très bonnes références pour tous les acteurs. On se rend compte que même Iñárritu pour The Revenant a été chercher des plans de Tarkovski. L’expérience sert toujours et si l’on ne reproduit pas ses erreurs, elle bonifie.

La dernière fois que vous avez « raconté des salades », c’était à quel sujet ?
Je n’en raconte pas souvent, sauf quand je suis payé pour ! Je suis plutôt sincère et récemment, on m’a presque demandé de mentir pour avoir un rôle dans une série américaine où il fallait avoir un accent arabe : j’ai préféré dire que ce n’était pas possible.

Dans quel secteur avez-vous le plus de « pain sur la planche » ?
J’essaye de mettre un peu d’ordre dans ma vie. Cela fait des années que je travaille énormément, j’ai enchaîné les tournages, des séries qui me prenaient beaucoup de temps et j’ai décidé de mettre un terme à tous mes engagements professionnels. J’ai arrêté Engrenages, Les Hommes de l’ombre et une série anglaise pour me laisser un peu de temps afin de construire davantage ma vie… J’ai construit le pro, mais je veux me laisser du temps pour vivre, voyager, rencontrer des gens et après, on verra ce qui arrivera. Ce n’est pas forcément réfléchi, mais c’est un besoin instinctif, j’ai décidé qu’il y aurait autre chose que le travail dans ma vie.

Perso ou business, racontez-nous votre plus beau « four ».
Quand j’ai tourné World War Z de Marc Forster avec Brad Pitt, j’ai vécu un moment de panique. Je m’étais payé un coach d’anglais, j’avais beaucoup travaillé pour être prêt et au moment où la scène devait se tourner sur le plateau, changement de programme : « Non… On ne va pas faire ça. » Je me suis liquéfié car on a improvisé autre chose.

Dans quel domaine ou à quel sujet marchez-vous régulièrement « le plus sur des œufs » ?
La politique, car c’est toujours délicat. Il y a beaucoup d’acteurs qui s’expriment sur pas mal de sujets, parfois un peu à tort et à travers, ou même lorsqu’ils n’ont rien à dire, sur Internet ou ailleurs. Je ne pense pas que ce soit une très bonne chose. Il faut connaître son sujet pour parler de choses graves et sérieuses et certains ont des sources d’info plutôt légères et disent un peu n’importe quoi.

De quel « pain » ne mangerez-vous jamais ?
De la facilité et de l’attrait financier pour mon métier. C’est toujours difficile de refuser beaucoup d’argent quand on est acteur, mais je pense qu’il faut savoir ne pas se mettre à l’abri. Si l’on veut de la sécurité, il faut faire autre chose. Je préfère aller vers des projets qui me font peur et qui me challengent, indépendamment de l’aspect financier.

Récemment… une info ou un petit événement dont vous n’avez « pas perdu une miette » ?
Malheureusement, les attentats au début, jusqu’au moment où j’ai décidé d’éteindre la télé et la radio, de ne plus lire la presse et de ne plus rien vouloir savoir. C’est assez anxiogène pour tout le monde.

Un moment particulier où vous n’y êtes pas allé « avec le dos de la cuillère » ?
Je me suis retiré d’un film récemment car la tournure que prenaient les événements ne me plaisait pas. J’ai été assez cash avec la réalisatrice. Je n’aime pas l’agressivité et quand ça devient frontal, j’ai malheureusement le parler franc. Le manque de respect me gêne beaucoup.

Jusqu’où iriez-vous pour « faire bouillir la marmite » si vous aviez un jour vraiment besoin d’argent ?
Je suis travailleur et courageux. J’ai fait les marchés avec mon père pendant quinze ans, donc je sais ce que travailler veut dire pour gagner vingt balles le matin ! J’espère que j’arriverai tout de même à manger grâce à mon métier jusqu’à la fin de mes jours !

Le casting idéal d’un dîner improbable, c’est avec qui et pour quelles raisons ?
Martin Scorsese, Mohamed Ali, Jimmy Hendrix. Et on va convier une femme tout de même : alors, Romy Schneider. Ou tout seul avec Romy !

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